Le 25 mars 2021, le relais de la flamme olympique part du J-Village à Fukushima, là où le séisme de la côte pacifique du Japon a frappé et où la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a été détruite il y a dix ans. Le Japon est toujours confronté à la pandémie et, selon tous les sondages récents, 80 % de la population s’oppose aux Jeux par crainte qu’ils soient un “vecteur géant de la propagation du virus”. Dans ce climat, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Tokyo 2020 a annoncé l’interdiction des spectateurs étrangers, excepté la famille olympique et les “amis des partenaires olympiques”, mais n’a pas encore décidé l’annulation des Jeux.
Le relais de la flamme olympique, inventé par Carl Diem et Joseph Goebbels pour les Jeux Olympiques (JO) 1936 de Berlin, est présenté comme un signe “d’espoir” pour “surmonter” cette période incertaine. Outre le relais de la flamme, Fukushima doit organiser des matchs de baseball et de softball pour les JO de Tokyo 2020. Alors que les JO de Tokyo 2020 sont présentés comme des “Jeux de la reconstruction”, ils n’ont rien à voir avec la “reconstruction” et ce depuis leur origine : la candidature est un programme politique nationaliste du gouverneur d’extrême droite de Tokyo depuis 2006 (Tokyo a perdu sa candidature pour les Jeux de 2016). Après les catastrophes naturelles et humaines survenues en 2011, les dirigeants japonais ont décidé de maintenir le projet de candidature olympique. Cela signifie clairement que cette décision avait un but politique : normaliser la tragédie et la catastrophe. Le Comité international olympique (CIO) a entériné cette action du gouvernement japonais en désignant Tokyo pour les JO de 2020. Le départ de la flamme olympique de Fukushima est la preuve de cette entreprise.
Pendant ce temps, des points de radiation élevée ont été découverts près du site olympique de Fukushima, confirmant que la zone n’est pas “rétablie”. Les JO eux-mêmes ont été un obstacle à la reconstruction réelle de Fukushima en absorbant toute la main-d’œuvre et les autres ressources. Le comité olympique japonais et les organisateurs utilisent Tokyo 2020 comme un moyen de verdir et de rendre présentable une tragédie nationale. La fin réelle de la contamination n’est pas pour demain et pour les habitants de Fukushima, cette bataille semble interminable et sans espoir.
L’opposition du grand public aux JO était également présente à Rio en 2016, mais les Jeux ont eu lieu malgré le soulèvement populaire. Il est clair que le CIO, le gouvernement et les autres comités liés aux Jeux Olympiques ne se soucient pas de ce que veut le public. Des groupes anti-olympiques comme nous existent dans chaque ville hôte, et continuent de croître alors que les Jeux sont programmés à Paris et à Los Angeles. Malgré la pandémie, la machine olympique est allée de l’avant, déplaçant des populations précaires, rasant des logements et des parcs publics, mettant en place des nouvelles règles sécuritaires, détruisant des monuments culturels emblématiques, faisant de la publicité verte pour leur vision obsolète et engendrant une montagne de dettes publiques. Cela ne se produit pas seulement à Tokyo, mais dans toutes les villes hôtes.
Nous, les groupes anti-olympiques, anti-gentrification et anti-surveillance du monde entier, demandons l’extinction de la flamme olympique de Tokyo et ailleurs. Nous croyons que beaucoup d’autres choses, y compris la santé publique, méritent davantage notre attention qu’un spectacle aussi éphémère et mercantile.
Le 24 mars 2021
Hangorin No Kai No Olympics 2020
No 2020 Olympics Disaster OkotowaLink
Anti Pyeongchang Olympics Alliance
Extinction Rebellion Pantin and nearby (France)